Amendement de la terre : comment optimiser la conduite des apports ?

Si l’acidification des sols est un phénomène naturel, elle n’agit pas en faveur de la conduite des cultures. Il est ainsi nécessaire de maintenir un pHeau supérieur à 5,5 grâce un amendement, afin d’éviter la solubilisation de l’aluminium de certains composés minéraux. Cet élément devient en effet toxique pour les plantes, avec pour conséquence des baisses de rendements. A contrario, si le pHeau est supérieur à 6, la solubilité de la plupart des oligoéléments s’amoindrit. Selon les cultures envisagées et les risques associés (tableau 1), le pHeau d’un sol doit se situer idéalement entre 6 et 6,5.

Tableau 1 : risques de carences et de maladies selon le pH et le type de cultures

Source : Chambres d’agriculture de Bretagne

Mesurer le pHeau pour décider si un chaulage est nécessaire ou non

La mesure du pHeau est donc essentielle pour décider si l’apport d’amendements basiques est nécessaire ou non. Les conditions : à faire minimum tous les cinq ans et à la même période, le pHeau variant selon la saison.

Cette mesure va mener à des préconisations sur la conduite à tenir, de trois types :

–        Une impasse : le sol n’a pas besoin de chaulage, et l’apport peut être différé.

–        Un chaulage d’entretien : il s’agit de compenser les sources d’acidification du sol afin de maintenir le pHeau à son niveau optimal.

–        Un chaulage de redressement : l’objectif est de corriger rapidement et significativement le pHeau pour le ramener à la valeur souhaitée.

Choisir un amendement de la terre selon l’objectif

Les amendements minéraux basiques disposent désormais d’une définition officielle. Selon le nouveau règlement européen du 16 juillet 2022, les fertilisants UE sont classés en sept catégories. Dans la seconde se trouvent les amendements minéraux basiques qui ont « pour fonction de corriger l’acidité du sol. ». Ils comprennent « des oxydes, des hydroxydes, des carbonates ou des silicates de calcium (Ca) ou de magnésium (Mg). »

Ces produits peuvent être classés dans deux types catégories :

–        Les produits cuits à base d’oxydes de calcium et d’oxydes de magnésium (chaux vives et chaux vives magnésiennes) ;

–        Les produits crus à base de carbonates, sous forme pulvérulente, broyée ou concassée.

Ces produits concassés et broyés ont une action étalée dans le temps, avec une libération progressive de la quantité de calcium nécessaire au maintien du pH. Ils sont donc suffisants dans le cas d’un chaulage d’entretien. Tandis que les produits cuits et crus pulvérulents ont une action rapide : ils sont davantage adaptés à un chaulage de redressement.

La valeur neutralisante (VN) est également un paramètre à prendre en compte dans le choix de l’amendement basique. Il s’agit de sa capacité potentielle à neutraliser l’acidité du sol.

Comment choisir la dose de votre amendement?

Le calcul de la dose va prendre en compte deux paramètres : le pH visé et le type de sol, au travers de sa capacité d’échange cationique (CEC Metson) indiquée par l’analyse de terre . La CEC indique ainsi le pouvoir fixateur d’un sol : elle est d’autant plus élevée que le sol est argileux, induisant des besoins en amendements plus importants. Un autre indicateur peut être utile : le taux de saturation de la CEC Metson (S/CEC), généralement précisé sur l’analyse de terre et directement corrélé au pHeau.Pour faciliter le raisonnement des apports en amendements, l’UNIFA propose un logiciel de calcul des besoins disponible en ligne.

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