Labour d’hiver : Tous nos conseils pour réussir

Il reste encore un peu de temps avant les premiers semis des cultures de printemps. Pour anticiper la préparation du lit de semences, plusieurs pratiques sont envisageables, comme le labour d’hiver si les conditions le permettent.

Les effets bénéfiques du labour d’hiver

Le labour d’hiver a plusieurs fonctions :

  • Favoriser l’implantation de la culture au printemps ;
  • Enfouir les mauvaises herbes, les résidus de cultures et autres végétaux tels que les repousses ;
  • Améliorer la structure du sol, notamment en cas de tassement, et rendre plus meuble l’horizon superficiel.

Lors du chantier, l’objectif est d’avoir un labour dressé. C’est-à-dire avec du relief, avec des buttes inclinées de 45 à 90°. Ce type de profil expose davantage les monticules à divers phénomènes climatiques – gel/dégel, pluie, sec…-, qui vont aider à éclater le sol. Résultat, à la reprise, la terre est plus friable, donc plus facile à travailler. De plus, cela évite de positionner les végétaux dans le fond de la raie. Comme c’est le cas avec un labour couché. Ce qui conduirait à la probabilité de former, en conditions humides, une zone engorgée, non oxygénée (gley) ou, en conditions séchantes, une zone creuse. Des situations défavorables à la bonne mise en place des racines des plantes.

Porter son attention sur trois critères

Pour un labour dressé, il est recommandé de jouer sur les réglages de la charrue : largeur de travail, profondeur et vitesse d’avancement.

L’objectif est d’obtenir une raie la plus haute et la plus étroite possible.. Cela permet d’optimiser le drainage, et de comprimer la couche végétale du sol entre deux raies, à la verticale. Ainsi, la largeur doit être réglée au minimum, soit 14 pouces par corps. Une valeur de 15/16 pouces reste convenable. En cas d’adventices, les raies peuvent être un peu plus larges, moins dressées. En vue d’incorporer la matière végétale davantage en fond de raie.

Il faut miser sur un labour peu profond, 20 cm maximum, afin d’éviter le mélange des couches aérobies et anaérobies. Il s’agit en effet de stimuler la minéralisation de la matière organique plutôt que sa fermentation.

Concernant la vitesse, mieux vaut la limiter entre 3 à 7 km/h afin de ne pas projeter la terre de deux raies l’une contre l’autre, qui favorise l’éclatement et l’aplanissement des mottes. Son réglage peut tenir compte du type de sol : 3-4 km/h en limon battant, un peu plus en limon argileux et encore plus en terres argileuses. À raisonner selon la puissance de chantier requise et le coût en carburant que cela peut engendrer.

Les conditions à respecter pour réaliser un labour d’hiver

L’idéal est d’intervenir sur un sol le plus ressuyé possible, sans être sec non plus. Les pneus de tracteurs doivent pouvoir adhérer au sol, en limitant le patinage dans la boue. Mieux vaut positionner le passage de la charrue le plus tôt possible dans l’hiver en sols argileux ; et le plus tard pour un sol sableux ou battant, au risque que le sol ne se referme sous l’effet des pluies.

Le labour d’hiver est à éviter dans les régions avec des hivers très pluvieux et dans les sols fragiles type limons battants. D’autant plus si la structure est bonne, pas besoin de passer la charrue ou le décompacteur. Dans ce cas, il faut mettre en place une solide stratégie de gestion des résidus de culture et des adventices dès l’interculture. Enfin, rappelons que le labour n’est pas sans inconvénient. Il favorise l’érosion et le tassement des sols et est préjudiciable à la vie du sol. Au final, choisir de labourer en hiver doit s’appuyer sur plusieurs paramètres : conditions hygrométriques de la parcelle, réglementation, rapport coût/temps passé/bénéfices… En alternative, un travail plus superficiel peut être envisagé au printemps, voire un non-labour, en amont des semis.

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