A l’instar de la diminution du nombre d’exploitations, dans le recrutement en agriculture, le nombre de personnes travaillant de façon permanente sur l’exploitation diminue (-21,5%). C’est que montre le dernier recensement Agreste, réalisé en 2020. Notons toutefois que cela touche les chefs d’exploitation et la main-d’œuvre familiale. Les salariés non-familiaux, eux, connaissent une augmentation.
Tableau 1 : Évolution de la main-d’œuvre agricole en France métropolitaine entre 2010 et 2020 – source : Agreste
Les emplois saisonniers et occasionnels suivent la même tendance baissière : en équivalents temps plein (ETP), le volume total d’emploi mobilisé par les exploitations s’élève à 659 500, soit -11 % en 10 ans.
Une prospective réalisée par France Stratégie et DARES montre que la baisse des emplois agricoles devrait se poursuivre, avec une perte de 40 000 emplois entre 2019 et 2030.
Un secteur qui recrute encore mais moins
Selon la dernière enquête Besoin de Main d’œuvre 2022 de Pôle Emploi, les projets de recrutement en agriculture sont à la baisse : ils s’élèvent à 257 400, soit 18 000 de moins en un an. Le secteur se situe toutefois à la première place sur les intentions d’embauche.
Il s’agit en majorité de jobs saisonniers, en lien avec la cyclicité des activités agricoles. 74% concernent ainsi des projets pour faire face à un surcroît ponctuel d’activité. En revanche, les projets non saisonniers sont plus nombreux : 38 000, contre 31900 en 2021.
Cette enquête rend compte également de la problématique liée au recrutement : 50 % des projets du secteur sont jugés difficiles. Plusieurs raisons peuvent être avancées, notamment le manque d’attractivité de l’agriculture, qui cache probablement une méconnaissance des métiers agricoles. En parallèle, les producteurs peuvent hésiter à embaucher, pour des questions de coût et du choix du candidat.
Valoriser les métiers agricoles pour mieux recruter
Plus d’une centaine de métiers existent aujourd’hui en agriculture, avec de nombreuses formations en face. Les promouvoir est incontournable.
Ainsi, depuis 2019, Pôle Emploi et l’ANEFA (Association Nationale pour l’Emploi et la Formation en Agriculture) ont signé un accord de partenariat visant à faciliter le recrutement dans l’agriculture. Une collaboration qui s’articule autour de plusieurs engagements, comme la mise en place d’actions de communication sur l’emploi agricole. A titre d’exemple, les deux entités ont organisé les Journées des métiers de l’agriculture du 6 au 10 février 2023, avec plus de 420 événements et animations dans huit régions, à distance ou en présentiel.
Les salons nationaux – SIA, SPACE…- et les forums régionaux et locaux sont également des occasions d’attirer de nouveaux candidats et de leur faire connaître les opportunités. Des interventions dans les écoles, agricoles ou non, permettent également de faire découvrir les métiers existants.
Accompagner les agriculteurs pour le recrutement en agriculture
Pour le recrutement, plusieurs sites internet permettent de mettre en relation employeurs et employés : le généraliste pole-emploi.fr, des plus spécifiques à l’agriculture, www.lagriculture-recrute.org/, ou www.apecita.com, ou encore, moins utilisés, leboncoin.fr, LinkedIn et même Facebook ou Twitter. Dans tous les cas, l’annonce, pour être plus attractive, doit être la plus claire possible sur les missions du poste, les conditions de travail (rémunération, hébergement possible ou non…). L’ANEFA propose aux employeurs de les accompagner à sa rédaction, à la présélection et la mise en relation avec les candidats.
D’autres possibilités s’offrent aux agriculteurs pour recruter ponctuellement ou à long terme : services de remplacement, groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq), Groupement d’Employeurs Agricole et Rural (GEAR), agence d’interim… à voir selon ce qui existe en local et les besoins de l’exploitant.
* SIA : salon international agricole
SPACE : Salon international de l’élevage pour toutes les productions animales
