Château Champion

Interview avec Véronique : « Nous pratiquons l’oenotourisme depuis plus de 50 ans, avant même que le mot n’existe ! »

Bonjour Véronique, pourriez-vous décrire en quelques mots votre activité ?

Nous sommes viticulteurs sur St Emilion et Castillon Côtes de Bordeaux, et nous exploitons à l’heure actuelle presque 17 hectares, répartis sur 3 propriétés différentes, dont le Château Champion qui est dans la famille depuis le 18ème siècle. Nous sommes vignerons indépendants, ce qui signifie que nous cultivons notre vigne, vinifions, élevons notre vin et commercialisons nous-mêmes nos vins. Bref, on assure tout de A à Z.

Combien êtes-vous à travailler sur l’exploitation ?

Nous sommes une structure familiale. Je travaille avec mon mari, et mes beaux-parents, et nous avons un employé à l’année (mon beau-père est retraité, mais il vit sur l’exploitation). Evidemment nous avons des saisonniers de manière ponctuelle et nous avons parfois des jeunes en formation (stagiaire ou apprenti).

Comment commercialisez-vous vos vins ?

95% de vente directe. Sur la propriété, sur salons et via expédition.

Pourriez-vous décrire en quelques mots vos vins ?

Nous avons 3 propriétés. Pour l’historique rapide, la famille BOURRIGAUD remonte au XVIIIème siècle. Pascal, mon mari, représente la 8ème génération, et a repris la succession de son père Jean en 1994. Il exploite actuellement les différentes propriétés dont les Château Champion et Château Vieux Grand Faurie en AOC St Emilion Grand Cru. En 1999, nous avons fait l’acquisition d’une nouvelle propriété le Château Haute Terrasse située dans l’appellation Castillon-Côtes de Bordeaux, une AOC limitrophe à celle de Saint-Émilion.

Avec la parcelle de vieilles vignes de Château Champion, nous produisons la Cuvée Excellence de Château Champion. Avec les jeunes vignes, nous produisons un rosé « La Rosée de Champion ». Et sur les grands millésimes, nous produisons une à 2 barriques de cuvée Donum Dei de Château Champion, cuvée d’exception, vinifiée à la « romaine » de manière ancestrale.

D’où vient votre souhait d’aller dans le sens de l’oenotourisme ? Quelles sont les principales activités oenotouristiques proposées ?

Nous pratiquons l’oenotourisme depuis plus de 50 ans, avant même que le mot n’existe ! C’est une tradition familiale de recevoir sur la propriété. Ayant moi-même une formation tourisme, j’ai évidemment développé l’oenotourisme ces dernières années. Tout d’abord, via différentes labellisations (Bienvenue à la Ferme, Vignobles & Découvertes, Tourisme & Handicap, et actuellement en cours de labellisation Ferme Découverte). Puis par différentes animations pour individuels comme les Portes Ouvertes début mai, le Pique-Nique des Vignerons Indépendants le week-end de Pentecôte, et surtout depuis 2015 le marché à la Ferme sur la thématique médiévale mi-août. Cette année le marché aura lieu le 12 août prochain.

Différentes activités sont donc possibles.

La plus courante est la visite de chais suivie de la dégustation.

Le Sentier des Vignes (Petite Balade dans les vignes)

La visite suivie d’une dégustation avec ardoises charcuteries fromages.

L’atelier sensoriel (accessibles à tous handicaps)

La visite pédagogique pour les scolaires.

La visite suivie d’un déjeuner (pour les groupes à partir de 15 personnes).

Etant guide conférencier, je peux aussi proposer pour les groupes, en complément de la visite de propriété, la visite de la cité médiévale de St-Emilion. Evidemment, toutes ces activités sont possibles sur réservation.

Qu’aimez-vous dans votre métier ? A l’inverse, y a-t-il des choses que vous aimez moins ?

En dehors du métier de vigneron lui-même, avec le travail de la terre, la transformation du raisin en vin, la vie en pleine nature, l’oenotourisme permet de rencontrer des personnes de tous horizons, et c’est fort agréable.

L’oenotourisme est prenant, donc ça présente aussi parfois quelques inconvénients. Ce qui reste le plus lourd, et c’est le cas de toutes les entreprises, mais difficile à supporter pour les petites, c’est la lourdeur administrative, la paperasserie qui est chronophage et énergivore.

Y a-t-il un sujet que vous souhaiteriez évoquer pour finir et qui caractérise votre activité, votre Domaine ou bien tout simplement vous-même ?

La transmission des savoirs est importante et se perd. L’inscription UNESCO du vignoble de St Emilion en 1999 (le 1er au monde !).

Le futur : notre fils ainé Guillaume qui a 17 ans, malgré le « poids » des générations, la somme de travail considérable d’une structure familiale comme la nôtre, et la difficulté financière des successions, est d’ores et déjà très investi et motivé pour reprendre après nous, et nous aide déjà beaucoup.

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