Entretien avec Gérard, éleveur à Corps-Nuds, en Bretagne. Gérard évoque avec nous son activité et son parcours.
Bonjour Gérard, pourriez-vous nous raconter l’histoire de Cailles de Chanteloup ?
Les Cailles de Chanteloup ont été créées en 1978 par Joseph Perrin, au lieu dit « Le Fresche » dans le bourg de Chanteloup en Bretagne (à 15km de Rennes). Il y avait alors un élevage de cailles (pour la chair uniquement) ainsi qu’un abattoir. Ce n’est qu’en 1991 que le propriétaire actuel, Christophe Primault, mon frère, a acheté Cailles de Chanteloup. Il avait été salarié de l’élevage en tant que gaveur de canard.
Dès son arrivée, Christophe a ajouté la production d’œufs de cailles à consommer. Il est alors aidé par notre mère sur toute la partie commerciale et administrative. Dans les années 90, l’élevage va se diversifier avec des perdrix et des faisans. En 1998, Emmanuelle, notre sœur à Christophe et moi, remplace notre mère retraitée sur la partie administrative.
Quel est votre parcours à vous plus particulièrement ? Avez-vous toujours été éleveur ?
J’étais dans un tout autre domaine, sur des sujets administratif et commercial. Depuis 15 ans, j’ai rejoint l’exploitation et m’occupe de toute la partie administrative, commerciale et communication, aidé de ma sœur Emmanuelle.
Christophe a toujours été attiré par le milieu agricole. Cela a commencé par la ferme des grands parents qui avaient 5 vaches laitières et des animaux de basse cour. Puis ensuite chez un professionnel de la pondeuse, où à l’âge de 16 ans, Christophe s’est retrouvé seul à gérer 30 000 pondeuses pendant l’absence du patron (vacances, week-ends).
Comment commercialisez-vous vos produits ?
Nous vendons nos produits en vivant, prêt à cuire. En France, nous commercialisons dans le Grand Ouest, au Nord et dans la région autour de Paris et de la Normandie. Nos produits sont également exportés en Europe, en Asie (Japon, Dubaï, …) et en Afrique.
Nos débouchés sont multiples : vente par des grossistes (d’où notre présence en grande surface), en magasins de producteur, à des éleveurs distribuant en circuits courts par les marchés, dans des restaurants, et enfin directement dans notre magasin à la ferme.
Vendez-vous un peu sur internet ?
La vente en ligne est difficile. Dans l’alimentaire, le ratio coût matière sur coût logistique reste très élevé. Il faut par ailleurs que les produits voyagent en frais, ce qui ajoute une complexité. Ce n’est pas comme avec un iPhone ! La valeur produit est toute autre.
Nous sommes malgré tout présent sur ce segment via le site okadran.fr.
Vous mettez beaucoup d’effort pour vendre des produits de qualité ?
La quantité n’est pas une fin en soi. Nous répondons à une demande, mais qui ne va pas à l’encontre de la qualité. Nous sommes très soucieux du plaisir que prendrons nos clients à consommer nos produits. Beaucoup de taches sont réalisés manuellement.
Outre le produit entier, il ne faut pas oublier les découpes qui permettent d’avoir de la simplicité et de la rapidité (aller-retour), une texture différente en bouche (rosé ou bien cuit), un gout différent (marinade, farci, brochette, vin blanc-oignon-ail, etc). Tout ceci à travers les cuisses, les filets, les crapaudines ainsi que les produits élaborés comme nos terrines et rillettes en caille, pigeon, faisan et poulets. Et tout tout dernièrement nos cuisses confites de cailles et pigeons et notre fricassée de faisan aux pleurotes.
Nous cherchons vraiment à garder un côté artisanal et produits du terroir. Nous tenons beaucoup à notre casquette agriculteur.
Un mot pour conclure ?
En 2017, est venu se rajouter à la production actuelle, l’élevage et la vente de volailles en démarrés (élevage du poussin jusqu’à 3, 4, 5, 6, 7 semaines selon les espèces) pour permettre aux particuliers qui veulent élever leurs propres volailles, d’éviter la période de chauffe au démarrage de leur achat.
A la tête de 30 personnes désormais, l’objectif est de pérenniser l’exploitation en continuant à développer les produits élaborés pour le circuit court, mais aussi de trouver des marchés en congelé pour lisser les variations du commerce.
Nous sommes également en train de mettre en place la production d’œufs de caille riche en oméga 3 et plus connu sous la marque Bleu Blanc Cœur. Nous venons également, d’adhérer à l’association Produit en Bretagne (400 entreprises, 4000 produits, 110000 salariés) réunissant du non alimentaire et de l’alimentaire. L’intérêt de cette association est de défendre l’emploi et l’activité en Bretagne. Nous disposons d’une force de frappe plus importante à travers cette association qui communique au niveau national, voire international. Cela nous aide à créer des réseaux et à faire reconnaitre notre savoir faire en France et à l’international.