Entretien avec Sophie Zwickert et Marc Zwickert
– Bonjour Sophie, bonjour Marc, pouvez-vous décrire en quelques mots Les Saveurs Du Ried ? (D’où vient cet appellatif ? Quelle est l’évolution de votre société agricole ? )
Bonjour Cassandra, à l’origine notre activité se résumait à transformer les fruits du verger familial en confiture. D’où le terme » saveur ». Parallèlement nous avons développé et diversifié la production fruitière. Les surplus de légumes de notre jardin sont venus étoffer la gamme. Bientôt les légumes ont supplanté les fruits. Aujourd’hui , malgré de nouvelles plantations de fruitiers, les légumes représentent 90% de notre activité. Après une décennie de forte croissance, nous concentrons nos efforts vers des pratiques agricoles plus respectueuses des sols et de la biodiversité.
– De quoi s’agit-il ?
Nous sommes producteurs bio de légumes et de fruits. Une partie de la production est transformée par nos soins. 90% de la production est vendue au consommateur directement au travers des marchés, vente à la ferme et magasin de producteur .
– Où se trouve votre activité ? Quels sont les points de vente où l’on peut retrouver vos produits ?
Holtzwihr, centre Alsace, au cœur d’une région naturelle appelée le Ried . Nos points de vente se trouvent dans un rayon de 40 km autour de Colmar. 2 gros marchés de ville( Guebwiller et Sélestat ), 1 magasin de producteur( Vallée de Kaysersberg), 3 ventes à la ferme (Holtzwihr).
Pour le reste, 4 magasins spécialisés bio (Colmar et Mulhouse), 5 restaurants, et quelques commerces de détails. Nous sommes membre et fournisseur d’une société qui propose des paniers de légumes en Alsace ( le panier saveur et fraîcheur).
– D’où viennent vos produits ?
85% de ce que nous vendons est produit sur la ferme par nos soins, le reste est fourni par deux grossistes locaux : Scot La cigogneà Weyersheim, rinklin à Esslingen en Allemagne.
– Combien êtes-vous à travailler aux Saveurs du Ried ?
25 équivalents temps plein sur l’année, soit 32 personnes en saison de mars à octobre et 20 personnes en hiver.
– Avez-vous toujours travaillé dans l’agriculture ? Qu’est-ce que vous préférez dans votre métier ?
Pour ce qui est de Sophie, une expérience de doctorat en génétique des céréales, pour ma part une expérience de responsable de rayon en supermarché. Ce que nous aimons c’est travailler au rythme des cycles naturels (saison, cycle des plantes), et comprendre et optimiser les interactions entre sol climat et plante.
– Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Préserver et accroître la biodiversité dans nos champs, développer de nouvelles pratiques agricoles plus économes en énergie et qui respectent la vie du sol, nouvelle cuisine de transformation, développer notre activité de fabrication de farine à partir des céréales produites sur la ferme.
– Y a-t-il un dernier sujet que vous souhaiteriez aborder ? Quelques mots pour conclure ?
Le marché de la bio se développe et s’industrialise. Il risque de perdre en cohérence ( production locale, impact environnemental vertueux, santé, goût, sauvegarde du patrimoine génétique, relocalisation de l’emploi, faible émission carbone, …).
Face à cette dérive nous entendons nous distinguer en adoptant des pratiques plus conformes aux valeurs de la bio.